Pain suédois [Henning Mankell]

Publié le par la liseuse paresseuse

 

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En suédois, Maigret se dit Kurt Wallander

(et fraise c'est jordgüb, c'est rigolo non?)

 

Aaaah la Suède... Allez en avant les clichés : son pacifisme, les prix Nobel et un célèbre marchand de meubles prêt à nous fourguer ses lampes Yobugdbä et autres chaises Bilüot.

Aheum... Nan mais les gens, enfin, la Suède c'est aussi (surtout?) la patrie d'Henning Mankell. Le génial père du Commissaire Wallander.

 

Autant vous dire que je n'étais que joie, allégresse et félicité quand j'ai su qu'au dernier salon du livre il y avait une thématique "polars du nord" avec Henningounet en invité (je l'ai raté, sniiif et même snorfl)

 

Kurt Wallander est un policier entre 2 âges, plutôt désabusé et assez looser dans l'âme. Sa vie personnelle est un naufrage, en tout cas un échec. C'est dit.

Mais la Suède n'est pas l'autre pays du fromage ce paisible pays sans criminalité qu'on imagine. Ah non non mon bon monsieur, pas du tout. Wallander le croyait, mais enquête après enquête, la brutalité des agressions, la violence des crimes, la cruauté des investigations lui enlèvent ses dernières illusions... et les nôtres.

 

Je ne les ai pas lus dans l'ordre, mais je les ai tous lus avidemment, c'est sûr. Avec des bonheurs divers, mais jamais démentis.

On peut ne pas les lire dans l'ordre, mais bien sûr c'est mieux quand même. Sinon vous apprenez des choses sur de précédentes enquêtes que vous ne connaissez pas, et ça déflore un peu le suspens.

 

Le premier : "meutriers sans visage" : classique, sans réel rebondissement, mais il est parfait pour commencer la série et commencer à se mettre dans la peau de l'inspecteur. Le récit insiste beaucoup sur la psychologie du personnage, et c'est un bon moyen de faire connaissance

 

"Le guerrier solitaire" : on monte d'un cran dans la violence. Disons-le : le meurtrier recherché est un bon psychopathe bien prometteur... Brrrrr. Excellent

 

"Les morts de la Saint Jean" : comme la présentation peut le laisser deviner, c'est mon préféré, je crois même si faire un choix est difficile et le peloton serré. L'histoire est cruelle à souhait, brutale, étourdissante. Remarquable.

 

"la cinquième femme" : l'intrigue est admirablement menée, difficile de le lâcher tant on veut comprendre, vraiment. Très astucieux et bien mené

 

eh mais c'est l'école des fans ici! tout le monde a 10 ou quoi???

 

"la lionne blanche" : aaah il talonne de près "les meurtriers...". L'histoire est fascinante, avec des passerelles entre la Suède et l'Afrique du Sud qui, on le conçoit bien, ne sont pas évidentes au premier abord. On ressent la passion de Mankell pour l'Afrique (il vit la moitié de l'année au Mozambique). l'ensemble est oppressant et l'ambiance vénéneuse

 

"avant le gel" : je trouve le titre assez génial, il est bizarre et intrigant, nan? dommage de l'avoir lu avant d'autres car ici la fille de Kurt, Linda est celle qui mène l'enquête. la relève quoi. C'est une réussite. Le passage de témoin est alléchant, forcément.

 

"la muraille invisible" et "l'homme qui souriait" : je les ai lus à la suite l'un de l'autre et je les confonds souvent. L'un s'intéresse à la cyber criminalité (pour faire simple) l'autre nous emmène sur la piste d'un homme mystérieux, intouchable et... inquiétant.

Ils se lisent très facilement.

 

"les chiens de Riga" : là aussi mauvais ordre de lecture, car ce roman nous ramène dans la Lettonie d'avant indépendance, dans les derniers temps de l'uerreesseesse. Forcément, comme l'intrigue repose beaucoup sur la police secrète, la chasse aux dissidents etc... ça a mal vieilli, faut reconnaitre.

L'ambiance est très lourde, mais on n'a pas, à mon sens, envie de s'y plonger car c'est vraiment trop daté.

 

"le retour du professeur de danse" ; je le mentionne mais ce n'est pas un Wallander. Il est très bien, forcément ça me plait car il est question de nazis (on ne se refait pas). l'angoisse y est écrasante

 

et enfin... "L'homme inquiet" le der des ders, et pour cause, car l'écrivain "tue" sa créature... Je mets des guillemets car ce n'est pas un crime ordinaire... Normal avec Mankell! Disons qu'il ferme la porte à d'autres enquêtes, par une pirouette déchirante pour les fans, mais Linda est là, n'est ce pas?

 

Ce que j'aime dans les enquêtes, c'est déjà que la Suède est dépeinte sous un jour inattendu, loin des clichés exposés plus hauts. Les gens sont aussi mesquins, hypocrites, et violents qu'ailleurs.

Ah d'accord les amis...

Et puis il y a la personnalité de Wallander. Ce n'est pas un super flic. C'est un bon flic, mais un homme ordinaire, si ordinaire, et même plutôt looser. Il est seul, pas très proche de ses rares proches, bourru, renfermé. Et le fait de pouvoir se promener dans sa tête, avec ses interrogations, son incompréhension, son impression d'être dépassé, d'être un homme... du passé.

Bref on se prend un bon pain dans la figure, adieu le modèle suédois, bienvenue dans la réalité!

Bouhouuu Henningouninouchou pourquoi? pourquoiiiiiiiiii???????? Pourquoi avoir tué Kurt?

 

Du même auteur, sans morceau de Wallander dedans (et que j'ai lus, mais la liste n'est pas exhaustive)

* Tea-bag : ouais bof. Je n'ai accroché ni sur le sujet, ni sur le style. Bof et re-bof

* Profondeurs : alors excusez-moi mais je me suis tellement fait chier il m'a importunée au point que je ne l'ai pas fini. Pénible comme la pluie.

* le cerveau de Kennedy : passionnant. Il nous emmène sur les traces d'une mère dont le fils -adulte- est retrouvé mort. Incompréhension, stupeur. la mère enquête et découvre des pans insoupçonnés de la vie de son fils, qui la mèneront au Mozambique.

L'histoire est très alléchante sur le papier et très bien menée jusqu'aux... ben jusqu'aux 30 dernières pages quoi! C'est un peu le souci de Mankell, parfois : une certaine propension à bâcler la fin. Il réussit 350 pages et puis bon hein les 30 restantes zou ça ira bien j'ai assez bossé...

Raaaaaaaaaah!

Donc là je suis vraiment restée sur ma fin, avec un sentiment d'inachevé. Et du coup je n'ai pas tout compris (c'est agaçant non?)

 

Je crois que je suis trop marquée par le personnage de Wallander, toutes les enquêtes m'ont plu (sauf "les chiens de Riga" mais il n'est pas mauvais pour autant), à des degrés divers, depuis très bien jusqu'à très très très très (...)très bien

Jacques Martin, sors de ce corps!!!!!

 

chinese-poster lg

La chanson qui va bien avec : "Norwegian wood" des biteul'z

Oui ben hein, je sais, la Norvège n'est pas la Suède gnagnagna ben ils n'avaient qu'à pondre un "Swedish Wood"

 


 

Publié dans Polars étrangers

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