Mon assassin chez les ploucs [Truman Capote -De sang froid-]

Publié le par la liseuse paresseuse

Truman_Capote_De_sang_froid.jpg

Un petit tour dans mon Panthéon personnel

 

Humpf désolée pour ce titre un peu... pour ce titre quoi (il n'est pas du meilleur goût je l'admets)

 

Bon c'est officiel je crois que ce blog va devenir une annexe de "Faites entrer l'accusé" (big up Cricri Hondelatte d'amûr), mais réjouissez-vous petits veinards, aujourd'hui il n'est pas question de la seconde guerre mondiale (c'est la fête).

 

"De sang-froid" de Truman Capote. Bon déjà il a un nom rigolo cet écrivain, roooh eh pas la peine de prendre cet air offusqué avec moi hein, j'vous connais, personne ne dit "Capoti" mais bien Capote eh pffffff ah ah ah.

 

Une fois passées ces considérations hautement philosophiques, regardons de plus près la bête. Si vous avez vu le film "Truman Capote" avec le génial Philip Seymour Hoffman vous avez une petite idée du background comme on dit de ce génialissime livre.

En 1959 dans un patelin du Kansas, en plein milieu de la Bible Belt, une famille de 4 personnes est massacrée.

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Ouais, ok... Merci pour ce conseil lecture bien sympathique.

 

Bon eh reviendez quoi. Ca c'est le départ. Voilà. Le livre (je n'ose pas écrire "roman" car les faits relatés sont réels, même si romancés, tout le monde ne s'appelle pas Laurent Binet eh eh) s'ouvre sur la dernière journée de la famille. Puis la découverte du massacre. C'est brut, aride, froid comme un sermon mormon.

En fait Truman Capote s'est tellement intéressé à cette affaire qu'il a fini par rencontrer les 2 assassins (dont on suit également l'errance et la fuite éperdue, avant leur arrestation, le procès et... la fin). On sent bien qu'il a de la sympathie pour l'un et un profond dégoût pour l'autre, car son style est orienté.

Mais c'est fascinant.

Dit comme ça, ça peut paraitre glauque. Mais pas du tout, faut dire que Trutru a un sacré talent de narrateur. Il nous tient en haleine le bougre.

On suit pas à pas le road-trip désespéré (et désespérant) des deux loosers-meurtriers, on est plongé dans l'ambiance de l'Amérique d'Einsenhower, l'Amérique des petits blancs, des fermiers laborieux mais droits, une Amérique bien portante et encore très conservatrice.

C'est un instantané saisissant de cette société là. Il n'y a pas de jugement de valeurs dans le livre : le crime est horrible, et ne souffre aucune excuse, bien évidemment. La vie des 2 tueurs est simplement triste, pathétique, pitoyable. Mais pas de misérabilisme ou de voyeurisme dans la narration.

Les faits sont relatés d'une manière pointue, saisissante, fascinante.

 

Vous ne le lâcherez pas, c'est promis. C'est pour moi un grand classique, que j'ai plaisir à relire quand je tombe dessus.

Oh ben tiens il est sur quelle étagère déjà?

 

chinese-poster lgLa chanson qui va bien avec... "Bonnie and Clyde" du grand Serge

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