Pas si grave d'être une mauvaise fille... [Justine Lévy -Mauvaise fille-]

Publié le par la liseuse paresseuse

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Aaaaah Justine, Justine... je kiffe. Grave.

 

Deux livres "seulement", deux livres et deux coups de coeur. Justiiiiiiiiiiine j'aime tes livres, j'aime ton style, j'aime les thèmes j'aime TOUT!

Voilà je fais la groupie de base mais c'est sincère : les 2 livres de Justine Lévy que j'ai lus m'ont bouleversée, d'une façon très différente à chaque fois.

 

Commençons par "Rien de grave" dont on a reparlé quand Mme B., mannequin ineternachonol en retraite, a fait copain-copain à Dinseyland avec Monsieur S., Président de petite taille. Oui car Mme B. est un personnage important de ce livre, bien qu'elle s'appelle Paula, et non Carla (wouah la feinte), dedans.

Justine Lévy est fille de BHL, une hérédité parfois lourde à porter. Justine se marie fort jeune avec le fils du meilleur ami de son père. Vous suivez toujours? Les amoureux roucoulent, tchip tchip les p'tits oiseaux, la vie est belle. En vacances, les zamoureux retrouvent le père du jeune marié, qui arrive avec Mme B., femme fatale et légèrement prédatrice...

Ce ne sont pas les Atrides, mais enfin voilà : à la fin, le jeune marié repart avec Mme B. (Paula, donc), laissant Justine dévastée.

Le roman est celui d'une descente aux enfers : Justine perd pied, elle se shoote aux amphét' (fournies par papa, ah on est une famille indigne ou on ne l'est pas), essaie de comprendre, de récupérer son chéri...

C'est le récit d'une chute, puis d'un retour, lent, douloureux, pénible, à la vie, une vie normale, une vie... sans lui.

Ca peut paraitre affreusement banal, raconté comme ça, et ça l'est sans doute. Mais Justine Lévy a une plume si touchante, si vibrante... Ca ne peut laisser insensible, on navigue avec elle dans cette mer de larmes et d'incompréhension. Une peine, immense, d'amour. Un chagrin d'amour, banal, terrible, déchirant.

génial!

 

Autant vous dire que j'étais alléchée par la venue de "Mauvaise Fille"

Là, Justine a retrouvé l'amour, donc de ce point de vue là, pas de problème, enfin rien de comparable, rien de grave quoi.

Mais la mère de Justine va mal, très mal. Un crabe est en train de la dévorer vivante. Elle l'a déjà vaincu par le passé, ce sale crabe, mais là ses pinces sont trop coupantes, il est trop vigoureux, elle est en train de perdre la guerre.

On l'avait déjà compris avec son roman précédent, chez Justine Lévy la famille ce n'est pas un sujet simple. Il y a beaucoup d'amour, mais c'est assez particulier. Le côté "les enfants à taaaable il y a de la blanquette de veau et un gâteau au chocolat en dessert" euuuh non, pas vraiment, en fait.

Le papa de Justine lui a fourni ses amphét', sa maman lui donnait du saucisson à 3 mois (essayez de visualiser un nourrisson de 3 mois, pour voir...). Ce n'est qu'un exemple, mais voilà : la mère de Justine est dingue, foutraque, terriblement attachante et certainement aimante mais foutraque. Elle est peut être indigne à certains points de vue, mais c'est sa mère, rien à faire.

On sent le désespoir de la narratrice, qui ne peut se résoudre à laisser partir sa mère. Elle ne sait pas quoi faire pour retarder l'échéance, pour soulager sa mère, pour être là pour elle.

Elle se démène, refuse la fatalité, affronte tout, toujours...

Et puis un jour, elle se découvre enceinte.

Devenir mère quand on est en train de perdre la sienne? Hummm... Voilà le nouveau casse-tête de Justine. Comment gérer cela? comment le dire à sa mère, sans la heurter, sans lui faire croire qu'elle n'a déjà plus sa place, et plus d'importance? Comment accueillir cet enfant, et laisser partir sa mère? Comment accepter, comment vivre ces bouleversements?

 

Oui Justine Lévy aime, si on peut dire, se prendre la tête. Mais elle le fait avec talent, avec fraîcheur et sensibilité. Il y a un côté pathétique à sa désolante volonté de bien faire(et pour être honnête je m'y reconnais parfois), il y a aussi beaucoup d'auto dérision, d'humour. Tout est touchant, et j'aime plus que tout son impudeur si délicate quand elle raconte ses doutes, ses faiblesses, sa peur de mal faire.

 

Justine, je te kiffe. Promis, wesh wesh.

 

Un extrait qui dit tout...

"Maman vit en Angèle qui court sur une pelouse interdite. Maman me parle et me sourit quand Angèle lance son regard de défi aux adultes qui la rattrapent et la grondent. Maman est là quand Angèle tombe et se relève aussitôt, les dents serrées, pour ne pas pleurer. Elle est dans le cri qu'elle ne pousse pas, dans sa petite grimace d'enfant crâne qui ne compose pas. Partout, dans mon enfant, ma mère a laissé son empreinte."

 

Franchement, j'ai une grosse boule dans la gorge là...

 

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La chanson qui va bien avec...

"le loup, la biche et le chevalier" d'Henri Salvador

 

 


 


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